Ford veut redonner un coup de jeune à son image vieillissante et « pépère ». Tant en Europe qu’aux USA. Au sein de la Ford Motor Companie à Dearborn (USA), le dynamic et ambitieux Lee Iaccoca pousse un programme auprès de Henry Ford II et du directoire Ford dont le nom est suffisamment évocateur : Ford Total Performance. Son idée est de capitaliser sur la compétition automobile dans des épreuves phares dont les 24 Heures du Mans, et de s’adresser à un public plus jeune avec des voitures plus sportives. Côté voitures de série, la Ford Mustang va être la première réponse dès 1964 avec un succès extraordinaire pour une voiture de sport. Les Babyboomers mais aussi les quadragénaires et quinquagénaires vont se ruer sur cette voiture de sport populaire et personnalisable à l’envie avec ses moteurs 6 (en ligne) et 8 (en V) cylindres. En 1963, une rumeur laisse à penser que Ferrari est en délicatesse financière et que le Commendatore est disposé à vendre des parts de Ferrari Spa. Lee Iaccoca et Henry Ford II y voit là une belle occasion de gagner du temps et d’aller vite ! Las, le rusé Enzo Ferrari a
surtout profité de cette situation pour réaliser un coup de maître en forçant la main de Fiat et de la famille Agnelli à accélérer le rachat des parts de Ferrari Spa, pour un prix encore plus cher. Et en prime, Enzo Ferrari reste seul maître à bord, non seulement de Ferrari
Spa, mais également a les mains libres sur les choix sportifs de la Scuderia Ferrari, tant en Formule 1 que dans les épreuves d’endurance. Henry Ford II est fou de rage et ne supporte pas qu’on lui résiste ainsi et surtout qu’on se joue de lui. Résultat, il donne le feu vert pour un programme 100% maison pour aller gagner au Mans. Une ambition menée tambours battant avec les méthodes de management et de gestion dont il a le secret. Mais la victoire en terre mancelle est souvent un long chemin de croix fait d’humilité, d’abnégation et réussite.