de Tomaso Pantera GTS
1973 – 8 cyl. en V 16V
330 ch – 256 km/h
1 330 kg
de Tomaso Pantera GTS
1973 – 8 cyl. en V 16V
330 ch – 256 km/h
1 330 kg
Ford veut redonner un coup de jeune à son image vieillissante et « pépère ». Tant en Europe qu’aux USA. Au sein de la Ford Motor Companie à Dearborn (USA), le dynamic et ambitieux Lee Iaccoca pousse un programme auprès de Henry Ford II et du directoire Ford dont le nom est suffisamment évocateur : Ford Total Performance. Son idée est de capitaliser sur la compétition automobile dans des épreuves phares dont les 24 Heures du Mans, et de s’adresser à un public plus jeune avec des voitures plus sportives. Côté voitures de série, la Ford Mustang va être la première réponse dès 1964 avec un succès extraordinaire pour une voiture de sport. Les Babyboomers mais aussi les quadragénaires et quinquagénaires vont se ruer sur cette voiture de sport populaire et personnalisable à l’envie avec ses moteurs 6 (en ligne) et 8 (en V) cylindres. En 1963, une rumeur laisse à penser que Ferrari est en délicatesse financière et que le Commendatore est disposé à vendre des parts de Ferrari Spa. Lee Iaccoca et Henry Ford II y voit là une belle occasion de gagner du temps et d’aller vite ! Las, le rusé Enzo Ferrari a
surtout profité de cette situation pour réaliser un coup de maître en forçant la main de Fiat et de la famille Agnelli à accélérer le rachat des parts de Ferrari Spa, pour un prix encore plus cher. Et en prime, Enzo Ferrari reste seul maître à bord, non seulement de Ferrari
Spa, mais également a les mains libres sur les choix sportifs de la Scuderia Ferrari, tant en Formule 1 que dans les épreuves d’endurance. Henry Ford II est fou de rage et ne supporte pas qu’on lui résiste ainsi et surtout qu’on se joue de lui. Résultat, il donne le feu vert pour un programme 100% maison pour aller gagner au Mans. Une ambition menée tambours battant avec les méthodes de management et de gestion dont il a le secret. Mais la victoire en terre mancelle est souvent un long chemin de croix fait d’humilité, d’abnégation et réussite.
Alejandro de Tomaso ne manque pas d’entregent et est un homme d’affaires autant avisé qu’il est passionné d’automobiles sportives. S’il a piloté avec un certain succès, son sens du « business » et son flair le conduise plus vers une carrière de constructeur automobile. Après une timide mais encourageante de Tomaso Vallelunga (1963-67) produite à 53 exemplaires et motorisée par un quatre cylindres Ford Cortina, elle se distingue surtout par la position centrale arrière de sa mécanique, chose encore peu courante dans les véhicules de tourisme. La de Tomaso Mangusta, passe à la vitesse supérieure en 1967 avec son gros V8 Ford et son design signé Ghia (Giorgetto Giugiaro aux crayons). Une occasion aussi pour resserrer des liens plus étroits avec Ford et un certain Lee Iaccoca alors engagés dans le programme « Total Performance » qui a donné naissance à la Ford Mustang et la Ford GT40 au Mans. Le sémillant argentin arrive donc à point nommé. Pas parfaite, la de Tomaso Mangusta va se retirer après 409 exemplaires en 1970. La Mangusta a « mordu » les amateurs séduits par le concept, mais qui attendent une finition supérieure et une rigueur de comportement plus évidente. Alejandro de Tomaso avait démarré une petite constellation de sociétés avec le rachat des carrossiers Ghia et Vignale sans compter la création de de Tomaso Automobilli. Ford entre donc dans le capital en 1970 achetant ainsi 80% des actions à de Tomaso avec l’objectif de créer une nouvelle Grand Tourisme apte à concurrencer Ferrari sur la route et balayer la Corvette. C’est Tom Tjaarda qui, fraîchement revenu chez Ghia et remplaçant Giugiaro, va s’atteler à dessiner la Pantera. S’inspirant de la Mangusta sur le concept et les proportions, il va dessiner un design puissant et suggestif qui va ravir Ford mais également les fans de voitures de sport. Puisque GT à moteur central arrière, Tom Tjaarda va donc accentuer l’impression de puissance qui se dégage du milieu de l’auto. Le résultat est à la hauteur des espérances… Début 1970, la de Tomaso Pantera fait ses grands débuts, à Modène dans un premier temps auprès des spécialistes, puis auprès du public au salon de New York.
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