Ford GT 2005

Ford GT 2005

Ford GT 2005
2005 – 8 cyl. en V 32V Compresseur
550 ch – 330 km/h
1 585 kg

Initiée en « Projet Petunia », puis dévoilée sous la forme d’un Concept Car en 2002 au salon de Detroit, la Ford GT va finalement fouler le bitume en version définitive en 2004 pour être commercialisée en 2005. Raillée en 2002 par Bob Lutz le patron du développement de General Motors, la Ford GT fait pourtant mouche et a conquis tous les cœurs. Certes, on peut s’étonner d’une inspiration très scolaire réalisée par Camilo Pardo le patron du design de Ford et son équipe, mais au fur et à mesure des propositions, les retours ramenaient sans cesse à la Ford GT40 originelle. Le parti-pris a donc été de se caler sur le dessin d’origine, mais avec une modernisation qui est due tant aux changements de gabarit, mais également aux impératifs modernes. Le résultat est pour le moins saisissant et séduisant. Convaincant même, car la magie opère et rappelle à tous les fans l’aspect magnétique de la Ford GT (40). Le chiffre « 40 » a disparu du patronyme puisque l’auto est désormais un peu plus haute que les 40 pouces. Véritable squale sur la route, la Ford GT sait aussi se dévoiler presque intégralement avec ses portes aux larges échancrures sur le toit et le capot arrière qui bascule intégralement. Les clins d’oeil au passé sont nombreux et toujours traités avec goût et élégance, en témoigne le bouchon de réservoir en alu qui se déverrouille avec la fausse poignée de capot alu devant le rétroviseur. Les optiques sont d’un dessin similaire, mais avec une technologie très moderne, tandis que le pare-choc arrière, peu gracieux certes, est là pour protéger la carrosserie dans un usage urbain. Pour maintenir la Ford GT en ligne droite lancée à pleine vitesse, et cela sans artifice aérodynamique visible, une fine lame a été posée sur le becquet et d’imposants extracteurs d’air ont été installés sous le bouclier arrière. Posée très basse, sur des jantes de 18 pouces avant et 19 pouces arrière, la Ford GT file sur la route, museau en avant, avec sa large bouche qui semble dévorer le ruban bleu…

La Ford GT revient pour contester le bitume à Ferrari et sa 360 Modena. Ford refait le match ? Gros V8 compressé, une sonorité caverneuse, des performances de supercar et un look évocateur du passé, la Ford GT dispose de sacrés arguments…

Ford GT 2005

D’origine roturière, certes, mais totalement revu et remanié pour se muer en bête de course raffinée et très technique. Le compresseur Eaton-Roots apporte un surcroît de puissance pour porter l’ensemble à 550 ch et 720 Nm. Pas de doute, c’est bien la descendante de la Ford GT40…

Comme souvent chez nos amis américains, l’origine de leurs gros V8 est souvent roturière. N’y voyez-là pas une critique facile de la part d’Européens que nous sommes, mais avant tout le point de départ d’une fiche technique qui peut s’autoriser cela. Personne ici ne pourrait partir d’un utilitaire pour extraire un V8 pour une GT et encore moins une Supercar ! Surtout qu’ici il est placé longitudinalement en positon centrale arrière. Avec ses 5 409 cm3 (90.2 x 105.8 mm – alésage x course) il pourrait déjà disposer d’une sacrée réserve de puissance. Mais il est passé dans les ateliers Ford pour une sacrée cure de vitamines et d’accroissement de sa capacité de rotation. Ainsi, le bloc est en alu, coiffé par des culasses à doubles arbres à cames en tête chacune. Pour faire face aux nouvelles contraintes, la lubrification est assurée par un carter sec, et vilebrequin et pistons sont en alu forgés. Quatre soupapes par cylindres assurent la circulation des gaz brûlés et de l’air frais dans les chambres de combustion qui sont alimentés en essence par des injecteurs doubles. Et comme cela ne suffit pas, un compresseur Eaton-Roots, flanqué d’un intercooler, vient mettre des watts dans le bas du compte-tours sans temps de réponse. Voilà qui explique avec la suralimentation que le taux de compression soit mesuré à 8,5:1. La puissance annoncée par Ford est copieuse avec 550 ch à 6 000 tr/mn et un couple de 720 Nm à 4 500 tr/mn. Voilà qui garantit des performances de premier rang avec un 0 à 100 km/h expédié en 3’’9 et la vitesse maxi, malgré une aérodynamique pas à la page du fait du design inspiré de la GT40 des sixties, se fixe à 330 km/h. Et en seulement 12 secondes, vous êtes déjà propulsé depuis l’arrêt à 200 km/h… Voilà qui pose le débat, alors que la boîte manuelle 6 rapports signée Ricardo (Angleterre) offre une commande lente et dure, ce qui pénalise l’exercice des accélérations. Signalons l’embrayage AP Racing à deux disques étroits pour permettre de passer la puissance et le couple. Le V8 est disponible à tous les étages, et dès la pression de la pédale de droite, il vous gratifie d’une sonorité caverneuse et rauque qui semble raisonner depuis la ligne droite des Hunaudières. Dommage que le réservoir de 66 litres soit un peu court en autonomie avec la consommation conséquente du goulu V8. Un autobloquant est là pour aider à la motricité en sortie de virage, mais il faudra un pied léger et un cerveau lucide sur route mouillée, car la Ford GT joue les caractères trempés avec aucune aide à la conduite, autre que l’ABS qui vient compléter et assister les disques de freins ventilés Brembo de 355 mm de diamètre. Le châssis et la coque sont intégralement en aluminium extrudé pour tenter de maintenir un poids le plus bas possible, mais sans y parvenir totalement, car la Ford GT est lourde avec près de 1,6 tonnes, alors que l’équipement général et les assistances à la conduite sont réduits à leur plus simple expression. Les travers avant, notamment sous le tableau de bord sont en magnésium, et les doubles triangles superposés qui composent les trains roulants sont en aluminium coulé. Ford a fait appel à Jack Roush Performance et Mayflower pour réaliser et étudier ces dessous raffinés et techniques. La direction à crémaillère est assistée hydrauliquement. Les jantes sont chaussées en 235/45 ZR18 AV

Ford GT 2005

Malgré un sacré caractère, et des performances de très haut rang, la Ford GT cru 2005 a soigné sa tenue de route et est très saine et efficace, malgré l’absence d’aides à la conduite. Dommage que son poids élevé lui confère un petit manque d’agilité dans les enchaînements serrés et rapides. Pour le reste c’est du tout bon…

et 315/40 ZR19 AR. La tenue de route mise au point par Mark McGowann est convaincante, mariant confort de suspension et efficacité. La Ford GT, malgré son poids, s’en sort avec les honneurs en avalant les grandes courbes et restant bien à plat sur ses larges pneumatiques. Seuls les enchaînements serrés ou un usage circuit va mettre en exergue un manque d’agilité et une certaine paresse du museau. Le freinage montre également vite quelques signes de faiblesses à usage répété. Dommage, car le reste c’est du sans faute, le tout rythmé par les montés en régime sonores du V8 et la motricité qui reste, sur le sec, excellente. L’habitacle est la bonne surprise, entre un accès à bord pratique avec l’échancrure du toit, mais également une habitabilité conçue pour les grands gabarits. La présentation intérieure s’inspire sans surprise de son illustre aînée, et est agréablement réalisée avec beaucoup de goût et de design, à l’image de la console centrale qui semble reprendre le style d’un ampli haut de gamme des années 70. La position de conduite à est louer (merci les baquets Recaro) avec le levier positionné en décalé sur la console centrale comme sur les Alpine GTA, et tout cet environnement concourt à une expérience passionnante…

Notre avis
emoticonBelle à se damner, la Ford GT n’est pas qu’une simple évocation ! Elle conserve intact le magnétisme de son aïeule, et peut compter sur son V8 sonore et caverneux, ses performances de très haut niveau et une tenue de route très actuelle et efficace. Mais attention, malgré une facilité de conduite apparente, l’absence d’aides à la conduite et des performances très élevées demandent à son pilote un certain savoir-faire aux limites et de la prudence sur sol détrempé. L’habitacle est très réussi et qualitatif, loin des standards souvent « plastoc » des américaines. Reste un prix et une rareté dans nos contrées et une polyvalence d’usage absente, la réservant à un usage d’hédonistes.

Autres versions :
Ford GT40

Les Rivales :
GT Super Sport 2000, 2005

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Avant d’acheter
La Ford GT a été produite à 4 038 exemplaires de 2004 à 2007. Pas importée de manière nette et franche en France dans le catalogue régulier de Ford France, avec un tarif coquet et des délais à rallonge, sans compter un réseau qui ne connaît pas toujours le modèle, les exemplaires présents en France sont donc assez rare, et il vous vous faudra élargir votre champ d’investigation pour trouver le modèle de votre choix. A savoir, qu’une centaine de Ford GT sont devenues GTX1 par des modifications opérées par Genaddi Design Group avec l’ablation du toit, et des modifications des trains roulants et une mécanique portée à 710 ch. Comme pour toute auto de ce pedigree, et peu importe si le blason Ford peut sonner plus populaire, l’entretien devra avoir été réalisé dans les règles de l’art dans le réseau officiel Ford, ou à défaut chez des spécialistes des voitures américaines reconnus pour le sérieux. La Ford GT étant une voiture finalement assez lourde, il vous faudra vérifier que les trains roulants sont en bon état, et qu’elle n’a pas subit de sorties de route ou tapé. L’aluminium extrudé omniprésent ne se répare pas si simplement et chaque choc peut être fatal ou très coûteux. Le budget des consommable est très onéreux : pneus, freins, carburant sont consommés allègrement à mesure que le rythme s’accélère. Enfin, la Ford GT convoitée doit être complète car la disponibilité des pièces de rechange, à fortiori des accastillages et pièces spécifiques est difficile pour ne pas dire plus. Véritable collector vivant, la Ford GT s’achète pour se conserver et se déguster comme du bon vin, régulièrement mais avec parcimonie…
Entretien : ND

Mots clés : Ford | GT | V8 | Compresseur | Eaton | Grand Tourisme | Supercar | Coupé Sport | Dearborn | FORD GT | GRAND TOURISME | SUPERCAR | COUPE SPORT

CATALOGUES – BROCHURES – PROSPECTUS





 

TOP Design neo retro réussi ! ǀ V8 sonnant et tonitruant ǀ Caractère entier ǀ Performances ǀ Confort de suspensions ǀ Présentation intérieur ǀ Position de conduite ǀ Habitacle sport ǀ Sièges bien conçus ǀ Tenue de route ǀ La légende continue !… ǀ Habitabilité ǀ Motricité sur le sec FLOP Rétrovision ¾ AR ǀ Prix ǀ Freinage peu endurant ǀ Poids ǀ Equipement de série un peu juste ǀ Commande de boîte ǀ Agilité moyenne ǀ Prudence sur le mouillé ǀ Consommation/autonomie

Fiche Technique

Marque :
Gamme :
Année :
PA – Prix neuf :
Moteur :
Puissance :
Couple :
Suralimentation:
Transmission :
Poids (RPP) :
Freins :
Roues :

Performances :

Ford
GT
2005
ND CV – 165 000 FF
8 cylindres en V 32 soupapes (2×2 ACT) – 5 409 cm3
550 ch à 6 000 tr/mn (101,68 ch/litre)
720 Nm à 4 500 tr/mn (133,11 Nm/litre)
Compresseur Eaton + Intercooler
Propulsion + BV6 manuelle + autobloquant AR.
1 585 kilos (2,88 kg/ch)
2 disques ventilés AV et 2 disques ventilés AR + ABS
jantes alu 18″ et 19″ + pneus en 235/45 ZR18 AV et 315/40 ZR19 AR
0 à 100 km/h en 3’’9; 330 km/h, km DA en ND

Textes : Klaus Fuchs (Alis Webzine) – Photos : D.R

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