Alfa Romeo bien mal en point a été racheté finalement par Fiat en 1986. Un an plus tard au salon de Francfort, sur la patrie des constructeurs allemands, experts es-berlines, Alfa Romeo dévoile les premiers fruits de cette nouvelle collaboration : l’Alfa Romeo 164 2L0 Twin Spark. Basée sur la plateforme Tipo Quattro (Saab 9000, Lancia Thema & Fiat Croma), l’Alfa Romeo 164 fait tourner les têtes et est le dérivé le plus réussi de ladite plateforme. Il faut avouer que c’est un Pininfarina particulièrement inspiré qui s’est chargé de donner un visage au nouveau vaisseau amiral de la firme au Biscione. Sous une allure traditionnelle trois volumes, le maître italien a allégé l’ensemble par un pli de carrosserie marqué qui ceinture l’auto et sert également de démarcation pour les optiques arrière très fines et allongées. La proue intègre le triangle frappé du biscione mais reste très aérodynamique avec un résultat flatteur (Cx de 0,30) pour une auto de cette catégorie. Dans les particularités, signalons un habillage en polyuréthane pour toute la partie basse de la caisse de couleur anthracite, à l’instar de ce que Mercedes-Benz pratique sur ses berlines, tranchant ainsi en fonction de la couleur retenue pour la carrosserie. Statutaire, l’Alfa Romeo 164 2L0 Twin Spark réussit tout de même l’impossible pari de réconcilier l’originalité et le bon goût, la sportivité et le classicisme. Du grand Pininfarina assurément…

Belle de l’extérieur, l’Alfa Romeo 164 2L0 Twin Spark dispose d’une mécanique au caractère enjoué et charmeur. Las, son train avant déficient et son habitacle mal fini viennent ternir un tableau qui aurait pu être exceptionnel, surtout à ce niveau de prix !

Alfa-Romeo remet au goût du jour une technique déjà employée sur des voitures de course des années 30 : deux bougies par cylindres, d’où son patronyme de « Twin Spark ». La base reste le quatre cylindres tout alu de 1 962 cm3 dont les chambres de combustion ont été redessinées afin d’y installer deux bougies. L’avantage du « Twin Spark » est de se contenter d’un mélange plus pauvre et donc de faire baisser conjointement pollution et consommation. Une injection électronique Motronic veille au grain sur les quantités essence et air. Même si les valeurs revendiquées paraissent annoncées à des régimes élevées avec 148 ch à 5 800 tr/mn et un couple de 186 Nm à 4 000 tr/mn, les sorciers italiens ont également conçu une variation de phase de l’arbre à cames d’admission pour augmenter la disponibilité à bas régime et garantir une belle souplesse. A noter au passage un beau rapport de 75,43 ch/l plaçant ce deux litres dans le hit-parade des quatre cylindres atmosphériques. La boîte de vitesses est à 5 rapports et transmet ainsi la puissance aux roues… avant. Oui, le mouvement de migration de la propulsion vers la traction initié par l’Alfasud dans les années 70 devient désormais la norme qui se propage chez Alfa Romeo, la 164 ne faisant pas exception. Basée sur la plateforme Tipo Quattro, il n’est donc pas étonnant de retrouver la même architecture de trains roulants avec du McPherson au quatre roues et ses combinés ressorts/amortisseurs. La direction à crémaillère est assistée de série. Le freinage à quatre disques (ventilés avant) peut être complété d’un ABS en option. A noter l’efficacité du freinage comme de coutume chez Alfa Romeo, mais qui est entaché d’une pédale spongieuses empêchant un dosage précis. Les roues de 14 pouces en tôle masquées par des enjoliveurs en plastique, sont chaussées en pneumatiques de 185/70 R14. Il est possible néanmoins d’opter pour des jantes alu de 15 pouces (195/60 VR15) bien plus valorisante qui reprennent le dessin de l’Alfa Romeo 164 V6 3L0. Le poids de 1 200 kilos se ressent évidemment au volant ; l’Alfa Romeo 164 2L0 Twin Spark est une grande routière et non pas une GTI. On attend donc de sa part un compromis confort/efficacité en matière de liaisons au sol. Côté confort, le contrat est rempli, de même que l’équilibre de comportement dans les grandes courbes. Là où le bas blesse, ce sont les enchaînements serrés où le train avant démontre vite ses limites. Les

roues patinent et le sous-virage devient vite prédominant. Résultat, le plaisir de conduite est gâché, d’autant plus que le 2 litres Twin Spark donne l’envie d’accélérer la cadence et de profiter d’une conduite enjouée. L’habitacle est lumineux par les grandes surfaces vitrées et profite d’un sacré espace à bord. Confortable, l’émerveillement est de courte durée en raison d’une finition très « plastique durs », avec des ajustements moyens et des aspects peu qualitatifs. L’instrumentation est très complète comme de coutume chez Alfa Romeo alors que pour rester dans la tradition la ventilation est quelque peu faiblarde. L’équipement de série est déjà fourni. La position de conduite est soignée, avec des sièges au maintien latéral suffisant. En grande routière familiale qui de respecte, le coffre est d’une belle contenance avec 505 dm3.

Autres versions :
Alfa Romeo 164

• Alfa Romeo 164 2L0 Twin Spark

Les Rivales :
Berline 2 litres 1980, 1988

• Alfa Romeo 164 2L0 Twin Spark
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Avant d’acheter
Produite de 1987 à 1998, en étant commercialisée en France en juillet 88, l’Alfa Romeo 164 va connaître une très longue carrière ponctuée de nombreuses variantes. Au total, 273 857 exemplaires sont sortis des chaînes de montage. De 1988 à 1992, l’Alfa Romeo Twin Spark est vendue sans catalyseur avec un 2 litres de 148 ch, puis à partir de 1992, elle reçoit un catalyseur comme le prévoit la réglementation européenne. En janvier 1994 la 164 Twin Spark adopte l’appellation « Super » En 1998 la grande berline de Milan tire sa révérence. Le temps des Alfa-Romeo qui rouillent allègrement semble désormais éloigné, et un effort particulier a été apporté sur la berline milanaise. Surveillez tout de même sous les parements en plastiques de bas de carrosserie et les entourages d’aile. L’électricité est plus fiable que par le passé, preuve d’un soin plus net. Le quatre cylindres twin spark à deux bougies par cylindres est particulièrement fiable si entretenu comme il se doit et si les temps de chauffe sont respectés. La vidange est à réaliser tous les 20 000 km avec remplacement du filtre tandis que chaîne de distribution et jeu des soupapes doivent être contrôlés. Remplacer également le filtre à air et les bougies. Tous les 40 000 km la boîte de vitesse doit être vidangée et le liquide de refroidissement tous les 60 000 km ou tous les deux ans. L’habitacle est très fragile si on y prend pas soin en raison de plastiques durs et de matériaux peu nobles. Les ajustages ne sont pas du meilleur effet, tandis que garnitures et selleries sont fragiles. Enfin, les équipements électroniques embarquées (Alfa Control, console de climatisation) sont vite déficients. Comme toujours, le plus dur sera de trouver une Alfa Romeo 164 Twin Spark à l’entretien prouvé et bichonnée par ses précédents propriétaires.
Entretien : tous les 20 000 km ou tous les 2 ans.

Mots clés : Alfa-Romeo | 164 | Twin Spark | 2L0 | TS | Pininfarina | Sport | Berline | Milan | ALFA ROMEO | 164 2L0 TWIN SPARK | BERLINE | BERLINE SPORT

CATALOGUES – BROCHURES – PROSPECTUS

✔ TOP Design novateur et réussi ! ǀ Habitabilité ǀ Confort ǀ Moteur souple ǀ Prix ǀ Consommation ǀ Tenue de route équilibrée ǀ Freinage ǀ Instrumentation ǀ Equipement de série

✖ FLOP Motricité ǀ Train avant raté ǀ Planche de bord ǀ Finition très plastique ǀ Performances moyennes ǀ ABS en option ǀ Pédale de frein spongieuse

Textes : Morgan Goupil (Alis Webzine) – Photos : D.R

Alfa-Romeo

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La rédaction

Alfa Romeo 164 2L0 Twin Spark, 9.0 out of 10 based on 3 ratings