Il y a trente ans, un groupe restreint de clients d’Aston Martin a commencé à prendre livraison d’un nouveau modèle majestueux qui n’était rien de moins que la voiture de série la plus puissante jamais créée par la marque britannique, et une véritable supercar de son temps. Véritable tour de force technique et stylistique, la V8 Vantage V550 avait été dévoilée un an plus tôt au salon de l’automobile britannique de 1992 et, lorsque les voitures de série ont été prêtes à être livrées à la fin de l’année 1993, le modèle avait déjà commencé à acquérir un statut quasi mythique. Les critiques élogieuses des médias automobiles, y compris le tout premier essai routier de Jeremy Clarkson pour le Sunday Times, avaient créé une frénésie autour de la nouvelle voiture.

Clarkson s’est exprimé en ces termes : « Qualifier les performances d’explosives, c’est comme qualifier la navette spatiale d’intelligente… vous n’aurez jamais rien ressenti ou entendu de tel dans votre vie », et il avait raison. En tout cas, dans le contexte Aston Martin. Avec une puissance de pointe de 550 ch et un couple de 550 lb/pi à seulement 4 000 tr/min, la V550 offre une puissance presque incroyable de 220 ch de plus que son prédécesseur, la Virage. Tout cela grâce au même moteur à essence V8 à quatre arbres à cames de 5 340 cm3. La principale différence ? L’ajout non pas d’un mais de deux surcompresseurs Eaton M90, chacun alimenté par sa propre rangée de cylindres, qui, avec la note du moteur, créent une symphonie de sons de haute performance.

Naturellement, les performances sont à la hauteur de ces chiffres épiques de puissance et de couple. Si la V550 n’est pas une petite bête, avec un poids de 1 990 kg, elle est aussi férocement rapide avec autant de puissance et de couple. Le 0 à 100 km/h s’effectue en 4,6 secondes, tandis que la vitesse maximale de 186 km/h est, comme les vendeurs de l’époque aimaient à le dire, « adéquate ». Cette puissance monstrueuse est transmise aux roues arrière par l’intermédiaire d’une boîte de vitesses manuelle à six rapports, un différentiel mécanique à glissement limité offrant une certaine retenue dynamique.

Ce coupé 2 portes 2+2 mesure 4 745 mm du nez à la queue et 1 944 mm de large, avec un empattement de 2 610 mm. C’est une grande voiture selon les normes de l’époque, et encore plus selon les normes des supercars qu’elle a été créée pour redéfinir.

Conçue par les designers Ken Greely et John Heffernan, la V8 Vantage V550 adopte l’approche « plus c’est plus » du luxe avec des caractéristiques telles que pas moins de six phares positionnés en deux rangées de trois et placés derrière un capot en verre chauffant. Si, à première vue, la voiture ressemble à certains égards à la Virage, en réalité, seuls quelques panneaux d’aluminium ont été repris et l’essentiel du design est nouveau. On retrouve la calandre Aston Martin, bien sûr, ainsi que de nombreuses prises d’air et évents pour assurer le refroidissement du moteur et des freins.

Les freins doivent être à la hauteur de la tâche qui consiste à ralentir une voiture de sport d’environ deux tonnes de 186 mph à l’arrêt en un temps aussi court que possible. À cette fin, la V550 est équipée de ce qui était, à l’époque, les plus gros freins disponibles sur une voiture de série au monde. Les disques ventilés mesurent 362 mm à l’avant, avec des étriers AP à quatre pistons, tandis qu’à l’arrière, les disques sont de 310 mm. Heureusement, l’ABS Bosch à quatre canaux est de série. A l’intérieur des quatre passages de roue évasés se trouvent des jantes en alliage de 18 pouces à six branches, chaussées de pneus 284/45.

À l’intérieur, la V550 est une célébration de l’automobile de luxe britannique. Les tapis Wilton, le cuir Connolly et les placages de ronce de noyer ne laissent aucun doute au conducteur et aux passagers quant à l’opulence de l’endroit. Le volant à quatre branches contient un airbag – une première pour Aston Martin à l’époque – et les deux sièges avant sont dotés d’une série de commandes de réglage électrique montées dans les traversins intérieurs.

Portant fièrement le nom de Vantage, la V550 est rapidement devenue le summum de la désirabilité des voitures de sport britanniques, malgré son prix d’environ 177 000 livres sterling au lancement – l’équivalent d’environ 440 000 livres sterling aujourd’hui. De 1993 à 1999, seules 239 V8 Vantage V550 ont été construites, ce qui les rend extrêmement rares et désirables, aussi bien à l’époque qu’aujourd’hui.

Paul Spires, président d’Aston Martin Works à Newport Pagnell, dans le Buckinghamshire, siège historique de la marque Aston Martin et lieu où nombre de ses modèles les plus emblématiques, dont la V8 Vantage V550, ont été construits à la main, a déclaré : « La V550 occupe une place particulièrement spéciale dans mon cœur, comme je le sais pour le petit groupe de propriétaires chanceux qui possèdent l’une de ces voitures : « La V550 occupe une place particulière dans mon cœur, tout comme, je le sais, pour le petit groupe de propriétaires chanceux qui possèdent l’une de ces voitures.

« Je me souviens du lancement de la voiture et de l’excitation qui régnait parmi le personnel de la concession et les acheteurs lorsque les premières voitures ont commencé à être livrées depuis Newport Pagnell, il y a 30 ans.

« Ce qui me frappe aujourd’hui, c’est la façon dont la V8 Vantage V550 est devenue un véritable classique moderne. C’est une occasion unique d’en voir une sur la route, sans parler d’avoir la chance d’en conduire une, et je suis ravi qu’ici, à Aston Martin Works, nous continuions à entretenir, à réparer et même à restaurer ces voitures exceptionnelles.

Aston-Martin V8 Vantage V550

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